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Les articles de cette rubrique s’adressent à tous et n’ont d’autre ambition que de nourrir la réflexion et d’inciter à accomplir cet acte le plus audacieux de la liberté humaine qu’est la pensée philosophique. Portant sur quelques questions majeures qui se posent à l’homme et sur des thèmes divers, ils tracent des chemins que chacun peut emprunter afin d’en découvrir d’autres et de participer ainsi à la formidable aventure de la pensée.
Professeur de Philosophie, M. Carrel (photographié ici en 1910)
exerça dans notre établissement durant les années 1900-1920
(Collection Lycée Auguste-Chevalier)

Articles (21)

  • L’énigme du moi
    Socrate avait pour devise ce précepte gravé à l’entrée du temple dédié au culte d’Apollon à Delphes : « Connais-toi toi-même ». Cette maxime laisse entendre que nous ne nous connaissons pas réellement. Elle nous enjoint donc d’entreprendre une recherche dans les profondeurs de notre intériorité pour trouver l’essence de notre être. Mais cette entreprise est-elle vraiment possible ? Pouvons-nous accéder à la pleine connaissance de ce que nous sommes ?
  • La sagesse, savoir ou conscience de son ignorance ?
    Lorsqu’on philosophe, on accède à un savoir d’un genre tout à fait particulier, car ce dont on se rend finalement compte en s’interrogeant sur le sens des choses, c’est qu’on ne sait rien ou presque rien. Il y a de fait bien des questions auxquelles on ne sait pas répondre. C’est vrai en philosophie comme dans les sciences où l’on ne parvient pas à résoudre les problèmes que pose l’énigme du réel. Qu’on pense à l’exploration des profondeurs du cosmos en astrophysique ou bien à celle de l’infiniment petit en physique quantique. Les questions que les scientifiques formulent dans ces deux domaines ne sont pas toujours suivies de réponses. Elles font surgir des problèmes nouveaux auxquels la connaissance rationnelle ne permet pas d’apporter de solution actuellement. Paradoxalement, plus le savoir progresse et plus grande est l’ignorance car, en même temps que la clarté, la lumière apporte l’ombre et l’obscurité.
  • Du sens de la souffrance
    Souffrir, c’est avoir mal. Mal dans son corps, mal dans sa tête, mal dans sa vie tout entière quand, après des épreuves douloureuses (une maladie, un deuil ou une séparation), on finit par souffrir de vivre. Tant de vies déchirées par la douleur, brisées par les larmes et le chagrin, conduisent à s’interroger. Comment penser la souffrance ? Peut-on lui prêter un sens ? Ne souffre-t-on pas au contraire pour rien, cette épreuve nous révélant toute l’absurdité de l’existence ?
  • L’invention du mot « philosophe » par Pythagore
    Si, d’après l’étymologie, la philosophie est l’« amour de la sagesse », elle en est aussi la quête. C’est Pythagore le premier qui donna au mot philosophie ce sens précis de recherche de la sagesse. C’est également lui qui, selon la tradition antique, refusa de s’attribuer le titre de sage et inventa le terme « philosophe ».
  • Philosopher, seul ou avec d’autres ?
    La conception commune de la vie philosophique selon laquelle le philosophe devrait vivre seul, retiré du monde, pour trouver les conditions propices à la réflexion et rechercher la vérité n’est valable que si l’on fait concernant cette dernière une supposition qui ne va nullement de soi. En effet, pour justifier l’isolement absolu du philosophe, il faut admettre que la vérité est essentiellement immuable, éternellement identique à elle-même et qu’aucune aide extérieure n’est nécessaire pour la découvrir. Mais si l’on adopte une tout autre approche de la vérité en estimant qu’elle s’inscrit dans le temps et s’accomplit dans l’histoire, ce n’est pas en se retirant du monde que le philosophe peut participer à son élaboration, ce n’est qu’au milieu des autres hommes car c’est en échangeant avec eux qu’il peut suivre l’évolution des savoirs et se libérer des illusions qu’il se fait. Pour philosopher et se mettre en quête de la vérité, faut-il alors être seul, à l’écart des autres et du monde ?