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Les articles de cette rubrique s’adressent à tous et n’ont d’autre ambition que de nourrir la réflexion et d’inciter à accomplir cet acte le plus audacieux de la liberté humaine qu’est la pensée philosophique. Portant sur quelques questions majeures qui se posent à l’homme et sur des thèmes divers, ils tracent des chemins que chacun peut emprunter afin d’en découvrir d’autres et de participer ainsi à la formidable aventure de la pensée.
Professeur de Philosophie, M. Carrel (photographié ici en 1910)
exerça dans notre établissement durant les années 1900-1920
(Collection Lycée Auguste-Chevalier)

Articles (21)

  • La liberté, réalité ou illusion ?
    On a coutume de penser qu’être libre, c’est pouvoir faire ce qui nous plaît, agir selon notre bon vouloir, sans obstacle ni contrainte. Être libre dit-on en effet couramment, c’est être indépendant, pouvoir disposer de sa personne et décider de ses actes. Mais lorsque l’on pense vivre dans un état d’indépendance absolue, possédant le pouvoir d’être la cause première de nos actions, ne vit-on pas dans une fausse conscience, dans l’incompréhension de la nature du réel et l’ignorance des forces qui le déterminent ?
  • Y a-t-il des vérités absolues ?
    Le point de départ de la recherche de la vérité est la reconnaissance de sa propre ignorance. Devant le spectacle de l’Univers, l’homme est en effet frappé d’étonnement et contraint d’avouer son incompréhension. Pour échapper à cette ignorance, il s’est donné comme but de connaître la nature profonde des choses et de comprendre leurs causes. Or la science, de même que les grandes doctrines religieuses et métaphysiques ont prétendu pendant des siècles être en mesure d’offrir un savoir permettant de parvenir à la vérité ultime. Mais la connaissance humaine est-elle vraiment capable d’appréhender le fond même des choses et de parvenir à des vérités absolues et définitives ? Même lorsqu’elle est acquise scientifiquement, ne doit-on pas plutôt reconnaître qu’elle est nécessairement limitée et que les vérités auxquelles elle est jusqu’ici parvenue sont seulement relatives et provisoires ?
  • L’exercice de la philosophie contribue-t-il au développement de la démocratie ?
    Si l’on se représente la philosophie comme on a coutume de le faire, à savoir comme une réflexion abstraite sur des problèmes subtils conduite par un philosophe perdu dans ses spéculations et vivant séparé du reste du monde, il semble bien que démocratie et philosophie se situent sur deux plans différents et que philosopher ne puisse contribuer à la formation d’un régime politique quelconque. Étant d’abord un effort pour rendre notre existence intelligible, une tentative pour édifier une pensée dégagée de tout enjeu de pouvoir et de pratique politique, le travail philosophique peut effectivement paraître ne pas pouvoir participer en lui-même au développement d’une forme de gouvernement. Mais la philosophie n’est-elle qu’une réflexion théorique et abstraite, sans lien avec la sphère politique ? N’est-elle pas aussi un exercice engagé dans la vie publique ?
  • Le génie, labeur ou don ?
    Nul ne contestera que des poètes, des musiciens, des philosophes, des chercheurs ou des inventeurs comme Baudelaire, Beethoven, Aristote, Einstein et Léonard de Vinci, sont des êtres exceptionnels par la finesse de leur regard sur le monde, par leur virtuosité dans la maîtrise de leur art, la grandeur de leur esprit ou la profondeur de leur savoir. Mais comment s’expliquer un tel génie ? Est-ce l’effet d’un don divin ou d’un talent inné ?
  • La mort ôte-t-elle tout sens à l’existence ?
    « Dès qu’un homme naît, il est assez vieux pour mourir » affirme la mort dans le dialogue de Johannes von Tepl Le Laboureur de Bohème. On peut craindre que ce rappel à l’homme de la précarité de son existence n’assombrisse sa vie et le rende solitaire et morose. Anéantissant inévitablement la vie, la mort semble en effet ôter à notre présence dans le monde sa signification profonde. Mais est-ce vraiment le cas ? La conscience du fait que nous soyons mortels n’est-elle pas un précieux stimulant, une invitation à l’action plutôt que l’occasion de sombrer dans le désespoir et la résignation ?