Petit frère ; À un parent (textes libres de Lolita Baddely)

Petit frère

Au nom de tes pleurs dans la nuit.
Au nom de la vie que tu n’as pas pu vivre,
Pour venger tes bleus et tes blessures
Pour venger tes cris et tes larmes dans le noir
Au nom des coups de ceinture
Et des brûlures de cigarette.
Au nom de tes yeux si bleus que j’ai vu disparaître
Et de la sueur qui collait tes cheveux
Au nom de tous les petits frères de la Terre
Qui meurent dans un cri
Tu avais trois ans, j’en avais six
Et je t’ai vu mourir
Dans les fonds noirs de cette mine
Au nom de tes cauchemars et de ta souffrance
Pour venger cette enfance brisée
Et cette innocence exploitée
Par un monde de misérables et de brutes
Il nous faut réagir devant cette face cachée de notre planète
Au nom de ces vies volées
Il nous faut venger nos petites frères assassinés
Dans ce monde cruel et sans pitié...

Lolita, Seconde A
Pour te dire que je t’aime

À un parent que je n’ai pas connu

Combien faudra-t-il d’années,
De silence et d’obscurité
Pour effacer dans les mémoires,
Le souvenir de son histoire ?

Quel testament, quel évangile,
Quelle main aveugle ou imbécile
Peut condamner tant d’innocence
A tant de larmes et de souffrances ?

Dans vos sommeils de somnifères
Où vous dormez les yeux ouverts
Laissez souffler pour un instant
La magie de vos cœurs d’enfant.

Que la vie soit éternelle,
Qu’elle taise à jamais les rancœurs
Et qu’elle apaise au fond des cœurs
La vengeance et la cruauté,
Jusqu’au bout de l’éternité.