Conférence du HCR

Nous avons assisté à une conférence organisée par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) dans le cadre du 25e Prix-Bayeux-Calvados-Normandie des correspondants de guerre. Cette conférence avait pour but de nous sensibiliser ainsi que de nous informer sur la situation des réfugiés, des déplacés et des apatrides.

Lors de cette conférence, une Ukrainienne nommée Anastasiia, jeune femme de 39 ans était invitée afin de nous apporter son témoignage.

Elle a quitté l’Ukraine, mi-mars suite à l’invasion Russe. Elle explique qu’au moment des premiers bombardements du 24 février 2022, ils ont d’abord été abasourdis et ils ne croyaient pas vraiment à cette guerre et de nombreuses personnes étaient dans le déni en pensant que la guerre allait vite prendre fin. Quand la guerre a commencé à prendre une plus grande ampleur, on a dit à Anastasia qu’elle avait quatre heures pour partir. Son premier réflexe a été de faire son sac, de prendre son chat, une chemise ukrainienne (vyshivanka) qui avait une valeur sentimentale et son téléphone.

Anastasia a choisi de rejoindre la France car sa meilleure amie y vivait et elle y était déjà venue trois fois auparavant. C’est alors là que son périple jusqu’en France a commencé, elle a d’abord voyagé en train de Kiev jusqu’à Lviv, une ville à l’ouest de l’Ukraine. Elle est ensuite allée jusqu’en Pologne en train, ou il y avait énormément de femmes et d’enfants. Son trajet a duré vingt quatre heures au lieu de six heures en temps ordinaire. Durant ce trajet, les Ukrainiens ont essayé de se partager entre eux la nourriture emportée car certaines familles n’avaient pas prévu que le voyage durerait aussi longtemps.

Une semaine après son départ, elle est arrivée en France.
Anastasiia, 2e à partir de la g. (Photo Martin Roche/Ouest-France)

À son arrivée, elle a été accueillie par Axa et la Croix Rouge française qu’elle a remercié au cours de la conférence ainsi que la France qui l’accueille. Elle explique qu’elle souhaite davantage apprendre le Français et l’Anglais pour s’intégrer et trouver un travail. Une partie de sa famille est restée en Ukraine, notamment ses parents qui habitent en Crimée et qui subissent les attaques des Russes depuis 2014 et avec qui elle garde contact grâce notamment aux réseaux sociaux.

Anastasia ne sait pas comment sera son avenir et elle ne sait pas non plus si elle restera en France ou si elle retournera dans son pays d’origine. Ce témoignage, empreint d’émotion, faisait écho à la citation de Térence : « Je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».

Cette jeune femme fait partie des 100 000 Ukrainiens arrivés en France. Notons également que sur ces 100 000 réfugiés, 17 797 sont scolarisés en France tout en poursuivant leur scolarité ukrainienne.