« Un être merveilleux »

François Marchal est né le 16 mars 1957, à Château-Thierry, dans l’Aisne. Diplômé d’un doctorat d’Histoire moderne avec mention très bien, à Rennes 2 en 1982, il est muté au Collège Jacques-Prévert à Domfront en 1984, avant de rejoindre Thionville, en Moselle, en 1991.

Trois ans après, François Marchal revient au Collège Jacques-Prévert puis intègre quelques années plus tard le Lycée Auguste-Chevalier, devenant professeur principal de plusieurs classes et tuteur de plusieurs stagiaires.

Guillaume Béeseau, professeur honoraire de Lettres classiques et d’Histoire des arts et Patrimoine au lycée et ami du défunt, se souvient de lui :

« Un être merveilleux »

« François Marchal était un être merveilleux. Partager avec lui des moments de vie, travailler à ses côtés, étudier sous sa direction, c’était vivre de façon plus humaine, plus profonde et plus apaisée. Il menait son travail et son existence avec une hauteur de vues, une simplicité, une attention bienveillante, un cœur et une conscience qui allaient au fond des choses sans ostentation, aplanissaient les difficultés sans sacrifier les exigences de la vérité, désamorçaient les tensions en mettant au jour le meilleur de chacun. Son immense culture ne se limitait pas au vaste champ, soigneusement entretenu, de ses disciplines maîtresses, l’histoire et la géographie. C’était aussi un grand lecteur de littérature française et étrangère, classique et contemporaine. Et il était la cheville ouvrière de l’enseignement d’histoire des arts au lycée depuis sa fondation. Au rayonnement de cette option, il apportait d’ailleurs bien plus que ses seules connaissances et compétences pédagogiques : non seulement des talents d’organisateur et le sens des relations humaines, mais aussi une nature d’artiste, concrétisée sur les planches au sein d’une troupe de théâtre amateur, et sur les toiles qu’il peignait ».

« C’est par le hasard des nominations ministérielles qu’il était arrivé au Lycée Auguste-Chevalier à la rentrée 1984. Il ne l’avait presque jamais quitté mais, de la cité médiévale à laquelle il s’était ainsi attaché, il avait multiplié, aux vacances, les voyages vers l’Ariège d’une de ses grands-mères, vers la Lorraine familiale, vers Rennes où il avait étudié, vers Antibes Et, passant de nouveau les frontières après ses années de coopération au Venezuela, il avait visité passionnément toute l’Europe du Sud et une bonne partie de l’Europe centrale et orientale. Ses amis recevaient des cartes postales qui n’étaient jamais banales, écrites dans cette langue précise et de grand style qui était la sienne. Un art du voyage dont il faisait profiter les élèves qu’avec ses collègues linguistes il accompagnait à Londres ou Barcelone, et les historiens des arts qu’il emmenait à Paris pour d’inoubliables journées d’émerveillement et de bonne fatigue ».

La disparition brutale de François Marchal, à quelques mois de sa retraite, creuse un vide douloureux pour tout le personnel, les élèves et anciens élèves, les parents d’élèves du Lycée Auguste-Chevalier, et pour toutes celles et tous ceux qui l’ont connu donc aimé dans le Domfrontais.

« Puisse sa rayonnante personnalité continuer de nous rendre meilleurs, par le souvenir fertile que nous en garderons précieusement. Il nous a tant donnés. Soyons dignes de lui ».

Pour honorer sa mémoire, une bourse annuelle à son nom sera instituée à l’intention des anciens élèves du lycée engagés dans des études universitaires d’Histoire, de Géographie ou d’Histoire de l’art.

Mardi 12 novembre, la grande famille du Lycée Auguste-Chevalier se réunira à 9h30 dans la cour de l’établissement scolaire pour lui rendre un dernier hommage. L’office religieux est prévu ce même jour, à 14h30, en l’église Saint-Julien de Domfront-en-Poiraie.

Source : Le Publicateur Libre, lundi 11 novembre 2019