Dix lycéens en Italie (2015)

Il était une fois, en l’an 2015, de jeunes latinistes qui partirent en Italie, un matin de mars. Avant d’atteindre leur but, ils durent affronter vingt-quatre heures de car, au cours desquelles certains déployèrent leur plus belle voix, d’autres se reposèrent, ou bien encore discutèrent ou regardèrent des films. Puis, pour ces Gaulois étudiant le latin, ce fut une expérience inouïe. Ils se projetèrent dans l’Antiquité et découvrirent la vie quotidienne, l’histoire et la culture des Romains. Il y avait là, à côté d’ une cinquantaine de collégiens et sous la houlette d’accompagnateurs attentifs, dix lycéens d’Auguste-Chevalier.

Cette semaine passa trop vite à leur goût : moments merveilleux durant les différentes visites qu’ils firent, instants de franche rigolade entre eux et avec les accompagnateurs. Nous avons recueilli les impressions de quelques-uns de ces chanceux.

Clément, quelle a été ton impression d’ensemble sur ce voyage ?

Il a été très instructif. En effet, il nous a permis de découvrir différentes strates culturelles qui se sont succédé en Italie. Nous avons ainsi pu contempler les immenses temples grecs de Paestum, visiter les dédales tortueux de Pompéi et d’Herculanum (en costume romain, qui plus est), admirer les plafonds de la chapelle Sixtine et les églises baroques de Rome. Ce voyage a aussi été une occasion de compléter celui que nous avons effectué il y a deux ans : nous avons enfin pu voir les magnifiques thermes de Pompéi qui venaient d’être restaurés, ou encore visiter le musée étrusque de la villa Giulia à Rome. Cette semaine fut aussi une expérience humaine, avec une vie en groupe pendant laquelle nous, lycéens, nous avons joué notre rôle de « grands ». Bref, ce périple nous a laissé des souvenirs inoubliables pour lesquels nous remercions tous ceux qui ont fait en sorte qu’il ait lieu.

Thibault, à quel moment as-tu ressenti le plus fortement la grandeur de Rome ?

Le lundi, lorsque notre visite de Rome s’est terminée par le Forum républicain. Nous n’avons, hélas, pas eu le temps de fouler ses pavés mais nous avons pu l’observer du haut du Capitole. La vue était magnifique car on découvrait presque tous les bâtiments dans leur étonnante grandeur. Certains sont bien conservés, ce qui prouve qu’ils étaient très bien construits. Même partiellement détruits, ils restent très impressionnants par leur taille et leur architecture. Nous pouvions presque nous imaginer la vie politique à Rome, car c’est là que les décisions les plus importantes étaient prises. Il est difficile de croire que cette place était le cœur de l’immense empire romain. Ce fut donc un très grand moment.

Aurégan, Clément prétend que vous êtes allés à Pompéi. C’est vrai ?

Oui, Clément ne ment jamais. Le mercredi, après deux heures de route, nous sommes arrivés à Pompéi. Une fois entrés dans la vieille ville et revêtus de costumes d’époque, nous avons découvert la vie antique de ces Romains qui ont succombé à une colère du Vésuve. Nous avons parcouru la ville en mettant nos pas dans les leurs, en faisant, comme eux, une halte au « thermopolium », et en écoutant au théâtre les explications du chef de notre expédition, Emmanuel Fourré, le professeur de Latin du collège. Nous sommes restés sans voix devant les corps pétrifiés des derniers habitants de la ville.

Et, bien entendu, la villa des Mystères était fermée, comme toujours !

Perdu ! Nous y sommes allés et je peux te dire, Gilliane, que, vues de près, ses fresques sont infiniment plus belles et mystérieuses que dans tous les manuels de latin ! Mais je ne veux pas oublier non plus que notre journée pompéienne s’est terminée par la délicieuse dégustation d’une glace italienne.

Maël, après la mémorable journée à Pompéi, aviez-vous encore des réserves d’enthousiasme ?

Oui, bien sûr ! Le jeudi, les valeureux Normands, arrivés à Naples la veille au soir, allaient en direction du musée de l’antique Neapolis - « la Ville nouvelle ». L’entrée dans ce haut-lieu culturel fut accompagnée de moult interjections d’émerveillement, des « Ho ! », ou des « Ha ! », ou bien encore des « Woooow ! ». Notre groupe se dirigea tout d’abord, au rez-de-chaussée, vers la statuaire romaine marmoréenne : des Minerve, des Hercule et bien d’autres divinités et personnages mythologiques, sans parler, de chaque côté de l’escalier menant à l’étage, du Tibre et du Nil, les dieux des fleuves les plus importants de l’Empire romain. Là-haut, les mosaïques, de titanesques ou bellissimes damiers ou puzzles multicolores. Des Trois Grâces à la Mosaïque d’Alexandre, ces ouvrages témoignent de la précision et de la qualité de l’art romain. Au bout de la salle des mosaïques, le groupe normand s’apprêta ensuite à entrer dans la « Chambre des Secrets », une pièce pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes. Dans l’Antiquité, ces « objets » ne choquaient pas, ils symbolisaient la richesse du propriétaire. Mais là-dessus, faisons silence...

Cet article est l’œuvre commune de Maël Bene, Clément Bisson, Aurégan Harnois, Thibault Leroyer et Gilliane Robine, alors élèves de seconde.