Festival « Livres et musiques » de Deauville (2015)

Mathieu Mariolle (illustrateur)
Blue Note (2014)
Pour la critique d’un des quatre livres du Prix Ado du festival « Livres et Musiques » de Deauville, j’ai choisi la bande dessinée Blue Note, de Mathieu Mariolle et Mickaël Bourgouin. Ce deuxième tome – qui a été publié en 2014 – met en scène un jeune musicien très talentueux qui essaye tant bien que mal de se faire connaître dans une Amérique en pleine période de prohibition et infestée de malfrats.

Commençons par le récit. Je trouve qu’il est plutôt bien ficelé et que le thème de la musique est bien au cœur de l’histoire. De plus, le fait que les actions se passent aux États-Unis lors de la prohibition offre au lecteur une approche historique différente des faits ; différente de ce qu’il a pu apprendre en cours ou à travers les médias. Je pense cependant que certains passages sont plus compliqués à comprendre que d’autres. De plus, j’ai trouvé le personnage principal plutôt banal. Il n’est pas assez atypique à mon goût et n’a pas vraiment le « charisme » d’un héros.

Concernant le style, je me suis fait la réflexion que c’était bien dessiné et que les traits faisaient plus « adultes », plus « réels ». Néanmoins, les personnages se ressemblent tous, plus ou moins, physiquement. Je ne vais pas vous cacher que j’ai parfois eu du mal à reconnaître le personnage principal dans certaines scènes ! En outre, le système des bulles peut prêter à confusion aux inexpérimentés de la lecture de bandes dessinées. Étant moi-même un fidèle lecteur de mangas, il m’est arrivé de me tromper de sens voire d’ordre dans la lecture des phylactères !

Pour la couverture, je n’ai rien à redire. Elle me semble bien adaptée au titre et à la trame de l’histoire : le côté sombre fait probablement référence au milieu « sale », infesté de malfrats et autres personnes non fréquentables où évolue le héros. L’ombre sur son visage le rend énigmatique et le lecteur a envie de savoir qui c’est. De plus, le façon qu’à choisi le dessinateur de matérialiser le son, la musique, sous forme d’un sorte de nuage bleu d’aspect fuyant et agréable est vraiment pertinente. Même en lisant, je pouvais parfaitement bien imaginer le son avec les expressions des personnages et ce fameux nuage bleu.

Le titre, lui, résume bien l’histoire principale, et le choix de couleurs et de polices de caractères sont, je trouve, judicieux. Il accroche bien à l’œil et le fait de l’avoir écrit en anglais sonne mieux, cela rend plus « cool » (désolé pour le langage familier).

Antoine Moisseron, Seconde 3.

Critique sur Blue Note

Blue Note est une bande dessinée de Mathieu Mariolle et de Mikaël Bourgoin. C’est l’histoire d’un homme, surnommé R.J qui, après une carrière musicale réalise son rêve, d’enregistrer sa propre musique dans une maison de disques. Puis en parallèle, il y a l’histoire d’un autre homme, nommé Jack Doyle qui fait tout au long de la bande dessinée, une carrière mouvementée dans la boxe.

Les histoires, dans Blue Note, sont très bien imaginées, je trouve ! Ce qui est intéressant, c’est qu’il y ait plusieurs personnages avec leur propre histoire qui se rencontrent et évoluent tout au long de la bande dessinée. Nous avons Ray Jameson qui fait tout pour percer dans la musique. Il va rencontrer Milt et Cab, musiciens de talent. Il y a Lena, une jeune femme au fort caractère qui est sous l’emprise du malfrat Vincenzo qui est le propriétaire du bar « Dante’s Lodge ». Et le boxeur, Jack Doyle, embauché par l’ennemi juré de Vincenzo, Théo Egen, malfrat lui aussi. Tous ces personnages vont se rencontrer et ainsi créer une histoire d’amour, d’amitiés, de trahisons, d’emprises... J’aime beaucoup les liens entre les histoires de chaque personnage car justement ça regroupe plein de sentiments, et de surprises. J’apprécie beaucoup le fait que malgré le côté un peu « sombre »de la bande dessinée, R.J et Jack Doyle se suivent tout au long du livre. C’est-à-dire que leur vie se suivent, se croisent et se rencontrent, sans que les personnages s’en rendent compte. Par exemple il y a Jack Doyle qui s’entraîne sur un ring et à côté, il y a R.J sur les gradins qui joue au rythme des coups du boxeur, j’ai trouvé ça original ! Mais aussi le fait qu’à la fin de la bande dessinée, ils marchent l’un à côté de l’autre sans se parler. Je trouve que la musique joue un rôle essentiel dans le livre grâce à Ray Jameson mais aussi aux autres musiciens comme Milt et Cab. J’aime un peu moins certains « rebondissements » quand par exemple les auteurs font en sorte que le lecteur s’imagine qu’il y avait quelque chose entre Lena et R.J, alors qu’en fait Lena aimait le boxeur, Jack Doyle. Il y a aussi à la fin du livre, quand R.J se fait tuer par un homme, inconnu de l’histoire, pour venger Vincenzo. Les histoires ne se terminent pas toutes bien et pour certaines, on ne connaîtra pas la fin,mais sinon l’histoire globalement est bien et elle est cohérente avec la musique.

Pour continuer avec le style du livre, je trouve que les dessins sont très bien faits et ils correspondent bien à l’histoire globale. C’est bien imaginé d’avoir fait des vignettes différentes quand Ray Jameson joue. J’aime beaucoup le bleu utilisé dans le fond, il fait penser à des vagues déchainées ou à des flammes bleues. Ça représente bien ce que ressentent les personnages lorsque qu’il joue. Par contre, dommage que les couleurs sont sombres et pâle, ça assombri la bande dessinée. Je trouve que dans certaines vignettes, il y a un manque de détails, par exemple l’oubli d’objets présents dans certains dessins qui n’apparaissent plus dans les vignettes suivantes, comme l’oubli des bijoux d’une femme, spectatrice du concert de R.J. J’aime beaucoup que dans les scènes joyeuses, normales, le contour des dessins soit blanc et que quand les scènes sombres, comme le règlement de compte de Cab, le contour des dessins soit noir. C’est cohérent avec le récit !

La couverture est très jolie et le dessin est très bien détaillé. J’aime qu’elle résume un peu l’histoire avec l’affiche de R.J au mur et lui juste à côté en train de jouer. Mais aussi le côté rappel des vignettes qui ressemblent à des flammes bleues pour exprimer le ressenti des personnes qui écoutent Ray Jameson jouer. J’adore le réalisme du personnage et du mur. J’aime aussi le fait que R.J ait la tête dans l’ombre de son chapeau. Ça peut signifier plein de choses, comme les côté sombres de sa vie... De plus ça lui donne un air mystérieux. Et elle est cohérente avec l’histoire et les dessins car elle est obscure.

Et en ce qui concerne le titre du livre, Blue Note je pense qu’il reflète la couverture et les scènes musicales dans le livre. En plus « Note » fait référence aux notes parfaites de Ray Jameson mais aussi à ses fausses notes quand il est blessé à la main. Je trouve qu’il manque un peu d’originalité ! J’aurais voulu que le titre ait plusieurs significations, avec une petite touche d’ironie par exemple. Sinon, je trouve que les auteurs n’ont pas fait beaucoup d’allusions concernant le sous-titre, « Les Dernières heures de la Prohibition ». Néanmoins grâce à cette précision on peut situer l’histoire dans le temps, ce qui est agréable quand on lit. A part ça, l’écriture se fond dans la couverture, tout en restant voyante.

Pour conclure, je trouve que Blue Note est une belle bande dessinée ! De plus, elle est intéressante, agréable malgré le côté obscure qui est dégagé. J’aime beaucoup les dessins qui reflètent le scénario original de Blue Note. Ce livre qui réussit l’exploit de marier BD et musique, le tout dans une ville corrompue. De plus, cette manière de raconter ouvre un nouveau point de vue sur la période qu’est la prohibition. Bravo aux auteurs et dessinateurs, et qu’ils continuent de nous divertir ainsi !

Lena Babin, Seconde 3.