Ils créent une valise pour purifier l’eau au Nigeria

Ils sont 16, ont entre 16 et 17 ans. Sur la base du volontariat, ces élèves de Première S et de Première L du Lycée Auguste-Chevalier travaillent depuis septembre sur la fabrication d’une valise autonome de purification de l’eau au sein de l’Atelier scientifique, à raison d’1h à 2h par semaine, selon les emplois du temps. Franck Moisseron, leur professeur de Physique, explique la démarche :

« L’idée de départ était de créer une valise de filtration de l’eau souillée en eau potable en essayant de rentrer dans un objectif de moins de 300 € à destination des populations pauvres, isolées et en manque d’eau potable d’Afrique. Nous avons choisi le Nigeria qui est un pays possédant des richesses naturelles et un accès à l’eau potable très faible. La finalité de ce travail est de permettre à une famille d’être alimentée en eau potable, soit une estimation basse de 50 litres par jour ».

Mutualisation de connaissances

Au départ, les lycéens ont collecté un maximum de renseignements. Ils ont visité l’usine de panneaux solaires de Tourouvre et sont revenus avec l’un d’eux.

Un animateur du Fablab (laboratoire de fabrication) s’est déplacé de Caen pour mutualiser des projets et connaissances afin de leur permettre d’avancer dans un projet. Le groupe a rencontré également un étudiant à Caen qui travaille sur la perméabilité des sols et la pollution des eaux de ruissellement.

Des plans et un prototype

Après la théorie, place à la pratique. Les élèves se sont procuré le matériel nécessaire pour confectionner cette valise : une pompe pour pousser l’eau, des tuyaux, un panneau solaire, une batterie, une lampe ultraviolet pour éliminer les virus et des filtres.

Ils procèdent en ce moment à l’assemblage du prototype avant de réaliser des tests.

Franck Moisseron précise :

«  Ce sont les élèves qui sont acteurs du projet. On cherche, on innove, on regarde avec parfois des erreurs qui permettent d’avancer. Il y a eu des moments de doute. Dès qu’on avait des objets trop gros, il fallait en rechercher des plus petits pour que tout puisse rentrer dans la valise. On peut créer soi-même, mettre en commun des connaissances ».

« Un vœu pieu »

Les plans seront ensuite mis en ligne par le Fablab.

« Le but, c’est que cette valise qui fait 50x40 cm soit fabriquée par une organisation non gouvernementale ou par les habitants eux-mêmes. En tous les cas, on espère qu’elle partira du lycée. C’est un vœu pieu ».

Pour ce projet, l’Atelier scientifique a bénéficié d’une enveloppe de 1500 € du Conseil régional pour financer l’achat des matériaux, le transport, les visites et les intervenants.

Un double parcours

En parallèle à ce projet scientifique et technique, Janice Anderson, professeur d’Anglais, a mené un parcours culturel et linguistique avec ses élèves de Première L. Elle a travaillé sur le problème de l’exode des populations, le déficit de l’eau notamment en Inde et les raisons pour lesquelles celles-ci n’ont pas accès à l’eau.

« Les élèves ont communiqué via Skype avec Isobel Collinge, directrice des finances de l’association caritative World Jewish Relief, qui a donné des exemples concrets d’aide auprès des populations en expliquant le suivi de l’argent : qui a droit et pourquoi ? »

L’objectif final étant de créer un film de sensibilisation original, de 5 minutes, en anglais, qui traite d’un sujet grave : la pénurie en eau et l’accès à l’eau potable.

Ce film sera montré en même temps que la valise le 1er juin à la journée Ecolysciences à Caen où tous les établissements qui se sont investis dans des projets présenteront leurs travaux.

Les élèves de l’Atelier scientifique avec leur professeur, Franck Moisseron (à gauche),
présentent le matériel nécessaire pour transformer de l’eau souillée en eau potable.
( © Le Publicateur libre)

Source : Le Publicateur libre, mercredi 10 mai 2017.

Découvrez le film Water box, une valise pour faire de l’eau potable